Avec Julii Sharp

Heureux hasard qui fait se croiser deux chanteuses folk sur deux Midinales successives dans le studio de CampusFm et peut-être que l’une aura au moins inspiré l’autre – rapport à la filiation artistique qui s’opère entre les générations. Pas plus tard qu’hier donc, avec Rosemary Standley, nous parlions des fantômes de l’histoire, de cette Amérique du nord marquée du sceau de la conquête coloniale et de l’immigration dont est issus le folklore étasunien que l’on connaît – celui du pionnier et du self made man. Le mot folklore est précisément la combinaison des deux termes saxons folk et lore qui signifient le peuple et la légende. Le folklore, ce sont les histoires populaires – celle des petites gens et de leurs petites vies, celle – comme nous le rappelle Rosemary dans ces reprises – des truands, des putains et des pendus. La folk hérite donc de ces vies anecdotiques. Et si aujourd’hui, personne ne connaît le nom de Woodie Guthrie, sa musique résiste dans l’héritage moderne – ce serait comme reconnaître un trait à soi dans le visage de son arrière arrière grand-père.

Une chanteuse folk en cachant toujours une autre, aujourd’hui j’ai le plaisir de recevoir une corde vocale montante de la scène toulousaine, la chanteuse et musicienne Julii Sharp. Bonjour Julii.

Photo : Hugo Ferrer / Pozzo Live