avec Anne-Catherine Mezure

C’est ce genre de début d’émission où je ne peux pas ne pas donner de moi – oui, je suis pour ce journalisme qui se situe #Alice Coffin et bien d’autres. Je venais de souffler dix-huit bougies, de quitter la campagne pour venir faire des études à la ville – j’étais persuadé.e que tout allait commencer pour moi, que l’accès à l’urbanité fonctionnerait comme un remède pour mes années de réclusions adolescentes dans mon corps noué de complexes et d’entraves psychiques. Alors comment oublier mon premier festival de cinéma LGBT ? J’habitais dans un petit studio près du canal du midi, je me souviens encore de la disposition des meubles, de la disposition de mon corps devant le miroir, je me souviens encore de ma tenue, slim noir, chemise en jean sous un pull rouge et veste en daim, j’avais les cheveux longs que je portais attaché – quand j’y repense, c’est avec tendresse pour toute la maladresse contenue dans mon habillement. Je ne me ressemblais pas encore, je tâtonnais. Le festival “Des images aux mots”, c’est devenu pour moi ce rendez-vous à ne pas manquer – la première fois que j’allais au cinéma entouré de lesbiennes de tous les âges. J’avais dix-huit ans et dans les salles soir après soir s’écrivait pour moi de nouveaux possibles.

Cette année, du 28 janvier au 6 février 2022, c’est la quinzième édition du festival Des images aux mots, festival de films LGBTQI+, fêtons la polygraphie comme dirait Katy Barasc ! Et pour parler de DIAM et de cette édition anniversaire, j’ai le plaisir de recevoir Anne Catherine Mezure, co-présidente du festival.


Pour citer votre édito, que les paillettes éclairent notre combat – puisque derrière chaque ligne de khôl rouge, chaque perruque, chaque talon aiguille, chaque pastiche, moustache, souliers vernis, mais aussi derrière chaque sourire, fierté et derrière chaque main tenant le micro qu’on lui adresse, il y a l’idée d’une lutte. Une lutte pour laquelle la fête et le plaisir d’être ensemble méritent d’être saisis et décuplés dans l’action collective. Merci Anne-Catherine de vous être déplacé.e jusqu’au studio et je vous souhaite une très belle édition 2022. Je le rappelle, le festival démarre ce vendredi 28 avec une séance au Gaumont accompagnée d’un show drag queen et se prolonge jusqu’au 6 février sur Toulouse et jusqu’au 28 février en région. Ce soir à 19.00, une présentation de la nouvelle édition à l’Espace des diversité avec deux courts métrages projetés de Franck Villette. Un festival à ne pas manquer donc ! 


– Alice Baylac
dans La Midinale, saison 2021-2022.