https://soundcloud.com/simon-b-608512591/manifestations-contre-la-loi-securite-globale-et-rave-party-toulouse-janvier-2021

À Toulouse, l’opposition à la loi Sécurité globale a réuni environ 3000 personnes le 16 janvier 2021, puis entre 4000 et 6000 personnes le 30 janvier 2021 dans des manifestations réunissants différents cortèges : syndical et associatifs, Gilets jaunes, et cortège de sound systems.

Pour Jean-Claude Gouze, responsable régionale d’Amnesty International, cette loi est inutile puisque des dispositions existent déjà dans le droit pour se protéger et condamner d’actions violentes sur l’espace public.

« Il y a pas mal de voix qui s’élèvent contre (…). Ce n’est pas encore terminé, on a bon espoir que cette loi soit retirée ou amendée. »
Jean-Claude Gouze, responsable Midi-Pyrénées d’Amnesty International

En plus du cortège syndical et associatif, les deux manifestations étaient animées par d’importants cortèges avec des camions aménagés en murs de son, en soutien au monde de la culture et aux organisateurs de la rave party organisée le 31 décembre dernier à Lieuron, en Île-et-Vilaine.

« Il y a un énorme problème de dépression chez les jeunes, de perspective d’avenir (…). Les jeunes, il faut les laisser vivre. »
Une militante, comédienne intermittente du spectacle

À la fin de la manifestation du 16 janvier, après un appel à dispersion dans le calme lancé par les organisateurs, les forces de l’ordre ont fait massivement usage de gaz lacrymogènes pour éloigner les manifestants du monument aux morts (François Verdier), vers le canal du Midi.

« La force policière est là pour nous impressionner, comme d’habitude. Ce qui est affolant, c’est la coupure entre le peuple et sa police », confie Sylvie, membre de la Ligue des droits de l’homme. « Je crois que la police est contre le peuple. Moi, je me demande s’il m’arrive quelque chose, je crois que j’aurai la trouille d’appeler la police. »

Deux semaines après cette première manifestation dans la musique, un autre rassemblement en mode rave party était organisé le 30 janvier, à partir du palais de justice de Toulouse et jusqu’à la place Arnaud Bernard.

« Ça permet de se serrer les coudes et de ne pas se sentir tous seuls » d’après Edwige, étudiante, venue montrer à la fois son opposition aux réformes et son soutien au monde de la culture et de la musique. « On est isolés, on a besoin d’être unis. Ça réconforte un peu, ça ne changera pas la face du monde mais si c’est notre micro-liberté, autant la prendre. »

Malgré des fins de manifestation opposant les forces de l’ordre aux manifestants et des arrestations, aucune dégradation importante n’a été notée. La loi sur le séparatisme “renforçant les principes républicains ” entre en débat à l’Assemblée nationale cette semaine ; la loi sur la sécurité globale est désormais étudiée par le Sénat.

Un reportage de Simon Guérin-Besnier