Avec Simone Dompeyre

À défaut d’être originale, mais surtout à défaut de m’y connaître sur le sujet, je me contenterais d’évoquer en guise d’exergue sur cette émission le travail du compositeur John Cage qui ne laisse pas indifférent le paysage musicale du XXe siècle avec ses expérimentations et ses tentatives de désamorcer la figure du génie dont on affuble volontiers les artistes. On raconte par exemple qu’il convia par petite annonce quelque cent musiciens à se regrouper pour jouer ensemble, mais s’efforça le moment venu, le soir de la représentation, devant le public donc, de les tenir isolés les uns des autres dans des sortes d’alvéoles insonorisés afin qu’iels jouent ensemble sans s’entendre. De source sûre, on raconte également qu’il composa un certain nombre de ses œuvres, dont “Music of a change”, à partir du Yi Jing ou Livre des changements, un traité de divination chinois afin de créer une musique aléatoire faite de chance plus que de hasard, avec ce que la chance à de joyeux quand le hasard sonne fatalement. John Cage disait : “Est expérimental, non pas un acte désigné à être jugé en termes de succès ou d’échec, mais un acte dont l’issue est inconnue.” Hasardeuse ou chanceuse donc ou encore joyeusement accidentelle. 

C’est bien d’accident, de hasard et d’expérimentation dont on va parler ce midi avec mon invitée Simone Dompeyre, directrice artistique des rencontres Traverse Vidéo – un festival qui regarde du côté du cinéma, de la vidéo et plus largement du spectre expérimental et qui fête cette année sa 25e édition qui se joue du 6 au 30 avril 2022 sur Toulouse et alentours. Bonjour Simone Dompeyre. Bonjour Amélie Richard.


Finir sur un concept, est-ce judicieux ? Mais ne vais-je pas plutôt évoquer un protocole qui s’ignore ? Je veux parler de la sérendipité. Ce qui de prime abord ressemble à une erreur dans le protocole scientifique et qui s’avère finalement accoucher d’un résultat inattendu, mais précieux. La découverte par le hasard donc. Ou par la chance pour donner raison à John Cage. Par exemple, vous pourriez avoir rendez-vous dans un café la semaine prochaine, vous tromper d’adresse et finir dans une galerie à regarder une installation visuelle mise en place dans le cadre des 25e rencontres Traverse Vidéo et, qui sait, lire dans cette œuvre la première phrase d’une vérité qui n’attendez que vous. Ou bien, vous pouvez aussi sciemment choisir de vous y rendre !


– Alice Baylac
dans La Midinale, saison 2021-2022.


Plus d’infos :
https://traverse-video.org/