Avec Pierre Garcia-Rennes


Il y a celleux pour qui la vie ne se résumera jamais à la sempiternelle recette urbaine – métro/boulot/dodo, autant signer immédiatement sa tombe avec pour épitaphe – j’ai oublié de vivre. Il y a celleux pour qui la sédentarité ronge le corps et l’inertie plombe l’imaginaire, celleux qui doivent prendre la route, retrouver la meute, avancer. Celleux pour qui les rangs d’école sonnaient déjà comme une injonction à rentrer dans le rang, celleux qui préfèrent les concerts sauvages aux salles de spectacles institutionnelles, aseptisées, déshumanisées ; celleux qui ont rencontré la solidarité dans un squat, le “do it yourself” au contact de la galère, celleux qui ont trouvé leur famille dans l’aventure, celleux qui ont des rêves de taille humaine, de taille à prendre dans les bras des inconnus comme si c’était des frères et des soeurs. Jette ta canette comme un cocktail molotov et entre dans la danse, vous écoutez Campus FM et dans La Midinale, on va suivre le groupe de punk, rap, métal Krav Boca au côté du réalisateur, caméra à l’épaule, Pierre Garcia-Rennes. 


“À la fin des nuits”, ce n’est pas un film qui parle uniquement de punk ou bien, c’est que le punk ne parle pas uniquement de lui, c’est aussi un film sur les modes de vie alternatives, sur l’antispécisme, sur la poésie, le sport mixte, un film sur la résistance ; sur la mémoire aussi, celle de lieux éphémères parce qu’expulsables et celle des gens qui vivent dedans. Enfin, c’est un film sur une famille avec ses rêves, ses doutes, ses limites et ses peurs.


– Alice Baylac
dans La Midinale, saison 2021-2022.