Nous retrouvons Chris Adams, chanteur de Hood, sous un nouveau masque. Et autant l’annoncer tout de suite, les initiés du groupe anglais ne seront pas dépaysés. Cela permet en tout cas de se rendre compte que l’âme de Hood, c’est bien lui. Qui avec sa voix blanche et traînante (d’aucuns diront désespérée) nous conte des histoires que l’on devine sombres.
Boucles de voix en reboot, orchestrations reconnaissables entre mille, production quasi dub avec ses grosses basses, ses échos fantomatiques qui semblent résonner dans l’horizon infini de la campagne anglaise, Bracken nous propose une autre vision de la pop musique qui, si le monde était juste, aurait autant de succès que Radiohead ou autres Sufjan Stevens.
Mais voilà, Chris Adams, la tête pensante de Bracken, ne veut pas jouer le jeu médiatique, sa musique doit se révéler à l’auditeur curieux. Difficile de partir à l’assaut des charts avec une telle attitude. D’autant plus si on sort cette pépite chez les californiens d’Anticon, sans doute un des labels les plus influents et les plus discrets de ce début de siècle. Reste un album mélancolique et lumineux, attelage boiteux qui défini le mieux la musique profondément humaine de Chris Adams. www.anticon.com

Kevin Billieres, avril 2007.