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La femme qui murmurait à l’oreille des machines aKa Holly Herndon revient avec un deuxième album qui ne vous laissera pas indifférent. Fraîchement signée chez 4AD notre doctorante de Standford ne se ménage pas et poursuit ses investigations conceptuelles, laptop à la ceinture.

Mêlant toujours avec habileté éléments club et dose massive de textures électroniques façon Macintosh, la petite dame n’est cette fois pas non plus avare en émotion. En effet au-delà du concept utopiste et déjà vu développé en collaboration avec Ben Singleton, le vrai intérêt du disque se situe dans l’alchimie robuste d’émotions synthétiques. Et si par quelque hasard nous devions parler de concept ici, c’est bien dans cette ambition folle et démesurée d’associer sentiments et éléments bruitistes tout azimut qu’il se situe…

Tour à tour figurative ou abstraite, la narration s’effectue sans accros au grès et flux des pistes. Quelques explorations de disque dur plus tard, le voyage numérique est toujours aussi agréable et l’alternance de plages contemplatives et de moments plus torturés permettent la stimulation et l’éveil constant, donnant à ce Platform un intérêt sur le long terme indéniable.

Au final, ce second opus témoigne d’un bouillonnement d’influences passionnantes. Malgré un aspect théorique plus que revendiqué, Platform est tout de même bien loin de l’exposé musical ennuyeux. Car ne nous méprenons pas, Holly Herndon est davantage une icone pop qu’une figure de musique concrète, et sous des allures complexes ce second opus s’avère bien plus accessible et divertissant qu’il n’y parait.

Joël Roblochon***

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