jenny hval

Notre norvégienne solitaire continue sa croisée des chemins sur les terres arides de l’existentialisme et de l’expérimentation. Toujours pleine de surprise et de nouvelles obsessions ce nouvel opus marque une réelle évolution dans son travail. Questionnement infini sur l’individu, les normes ou encore les religions, Mademoiselle Hval mêle tout et s’octroie quelques escapades vertigineuses et insoupçonnées. En effet, repoussant les barrières de ses précédents disques notre nordique place ça et là quelques interludes bruitistes et autres mélodies anguleuses tout en continuant d’explorer l’émotivité et la simplicité du format pop. Ce savant mélange constitue d’ailleurs le cœur même de ce « Apocalypse, Girl » tant ces cavatines émergent soudain de la torpeur abstraite pour mieux repartir et s’effacer. Un travail d’autant plus intéressant qu’il allie également philosophie et poésie astrale comme jamais. Au final ce nouvel album tout en élégance et émotion donnera autant à penser qu’à ressentir, un indispensable pour tous les sentimentaux musicaux mais également pour tous amoureux des récents travaux d’une certaine Holly Herndon.

Joël Roblochon***

Chronique écrite pour l’émission Entrée, Plat, Dessert. Toutes nos chroniques par ici.