La force d’envoûtement. Anna Marie Wooldridge est plus connue sous le nom d’Abbey Lincoln. Chanteuse, compositrice, parolière de jazz, et comédienne, elle chante dans les bars sous différents pseudonymes. Venue du Michigan, elle joue en Californie dans des orchestres, dans des clubs d’Hawaï aussi; puis à Londres ou elle part en tournée avec le Musical Jamaica. En 1957, elle rencontre son futur époux, le batteur Max Roach qui l’accompagne sur les disques qu’elle publie chez Riverside. Marié en 62, divorcée en 70… « Cet homme, mon seul grand amour, m’a sauvé la vie ». Elle parle depuis toujours d’amour et de souffrance, d’espoir et de fidélité. Abbey martèle que « lorsqu’on veut danser, c’est à vous qu’il appartient de payer l’orchestre ». Seule, elle habite un petit appartement de Manhattan ou trône le portrait de Martin Luther King, celui de Thelonious Monk, les disques de ses amis, ses peintures et ses poupées africaines. Elle ne veut pas être une chanteuse de jazz mais une artiste noire: « Je ne suis pas une chanteuse de jazz. C’est injurieux. Je suis une artiste noire. Mon nom est Abbey Lincoln. Rien d’autre. Ici, aux Etats-Unis, on ne nous respecte pas, on ne respecte pas notre musique. »

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Jean Bernard Bassach, juin 2010.