colleen green          Après deux premiers efforts minimalistes notre jolie brunette revient fraichement avec un troisième album intitulé « I Want To Grown Up ». Titre évocateur, il semblerait bien que la petite nous sorte la carte du fameux album de la maturité. Mais entendons nous bien Colleen Green n’a pas changé du tout au tout et ce nouvel opus comme les précédents déborde d’une simplicité communicative. Climat californien aidant, nous avons une nouvelle fois droit à l’éternel rengaine de l’histoire d’amour du mauvais garçon qui termine mal ou encore du morceau surf rock épuisé depuis bien trop longtemps sans parler du – « je suis trop fatiguée pour trainer avec ces gens surement du à l’excès de drogue synthétique » –  sujet qui fait lui aussi vous l’aurez deviné l’objet d’un titre sur l’album.  Bref encore une fois rien de bien nouveau sous le soleil californien des chanteuses pop rose bonbon. Mais derrière ces rythmes faussement mélancoliques et  blasés se cachent une profondeur presque insoupçonnable au premier abord. En effet au-delà de la formule couplet refrain tenant sur 140 mots, on y trouve une écriture pointue et acerbe qui a en plus le mérite de faire preuve d’une belle justesse.  Un équilibre intéressant qui, allié à la légèreté mélodique et le coté « poprock » sucré des riffs fascine autant qu’il prête à sourire. Ce plaçant définitivement en album féminin il n’empêchera pas tout le monde de s’y retrouver tant ce troisième Lp condense avec exactitude l’anxiété d’une jeunesse en mal de vivre.  Des questions qui restent souvent sans réponse et dont Colleen traite avec sa fougue rock’n’roll caractéristique. En parlant de ça  on notera l’amélioration non négligeable apportée à l’orchestration et la production. En effet le tout fait un réel bon en avant comparé à « Sock It To Me » ou « Milo Goes To Campton ». Au final mademoiselle Green nous livre surement ici son album le plus intimiste mais aussi le plus réussi. Capitalisation gagnante de sentiments adolescents exacerbés doublée d’une lente maturation réussit bref tout y est ou presque.

Joël Roblochon***
Entendu dans Entrée, Plat, Dessert
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