Avec Laurence de Laportalière

On l’imagine volontiers une plume d’oie dans les cheveux, un baggy ou un sarouel bigarré, des “quechuas” au pied, faire des câlines aux arbres, le tour des zads chaque été et construire des toilettes sèches dans le jardin de ses parents en Normandie. Ou encore mâcher des bâtons de réglisse en s’aspergeant de faux sang pour dénoncer les pratiques barbares dans les abattoirs français avant de regarder un docu Arte sur les algues vertes et d’embrasser le portrait de Greta Thunberg affiché en A3 dans son salon. On l’a volontiers caricaturé, ridiculisé, bref décrédibilisé – oui, oui, je parle de l’écolo, ce spécimen qui souhaite entrer dans une société durable, dire non au nucléaire, recycler ses déchets, rendre les conditions de vies des animaux d’élevage acceptable, éviter la déforestation et sensibiliser sur les énergies renouvelable. Rien de bien insensé finalement. Alors pourquoi l’écologie continue-t-elle de faire grincer les dents ? Doit-on s’attendre à autre chose d’une société basée sur le profit, la productivité et le rendement ? Heureusement, avant d’aller s’enchaîner à un séquoia d’Amérique du Nord ou de faire un die-in contre un projet d’aéroport, il y a deux trois gestes quotidiens qu’il est possible de mettre en place pour s’assurer, depuis chez soi, de produire moins de déchets. C’est l’ambition de Zéro Waste, cette asso d’ampleur nationale, qui sensibilise et accompagne sur la réduction des déchets et du gaspillage. Et pour en parler, j’ai le plaisir de recevoir Laurence de Laportalière de l’antenne Zero Waste Toulouse.


Du zéro déchet à la métropole durable, si l’entreprise vous semble gargantuesque, pas de panique – qu’est-ce qu’une montagne si ce n’est une pile de cailloux ? Bien sûr, la métaphore ne tient pas, mais il suffit d’imaginer qu’une pierre après l’autre, un pas devant l’autre, un geste couplé d’un autre et, sans s’en rendre compte et finalement avec peu d’effort, on peut arriver à de grands résultats. Alors, qu’est-ce que vous attendez pour adopter des lombrics ou des poules ? Pour acheter vos féculents en vrac ou vos vêtements en fripe ? Pour circuler à vélo et consommer local ? Pour trier vos déchets et fabriquer vos produits ménagers. Ce n’est presque rien et c’est déjà beaucoup. Merci Laurence de Laportalière.  


– Alice Baylac
dans La Midinale, saison 2021-2022.