Il était une fois Mikael Tariverdiev auteur russe d’origine Arménienne méconnu du grand public de l’ouest et pourtant bien tangible aux yeux et surtout aux oreilles d’une grande partie des cinéphiles du bloc ennemi. Débutant timidement en 1957 ça et là par quelques romances pour le conservatoire de Moscou, il devint plus tard un auteur prolifique proposant parallèlement quatre opéras, deux ballets, une suite de concertos mais surtout une centaine de musiques de film… Devenant maitre dans cet exercice aussi délicat que périlleux, ses œuvres les plus connues seront en majorité pour Mikhail Kalik comme avec le fantastique Good Bye Boys…
Rétrospective bancale mise à part ce début d’année marque la sortie inespérée d’une compilation d’une partie de l’œuvre du maitre éditée par Earth Recording, visant à nous rappeler au passage l’importance si ce n’est la nécessité de cet ouvrage.
Sobrement intitulé « Film Music » ce dernier se décline en trois disques proposant ainsi une vision exhaustive des années fastes de notre homme de l’ombre. Majoritairement instrumental et contemplatif, l’assimilation partielle de Chostakovitch se fait clairement sentir même si notre natif de Tiblissi explore davantage, notamment au travers de ces expérimentations stylistiques. Bossa, Be-Bop ou encore musette la palette s’élargie toujours un peu plus si bien que seul reste en commun devant cette profusion d’idées, l’âme russe obscure et sombre, mystique et mélancolique comme la décrivait si bien Tourgenieve en son temps…
Au final cet avant gardiste méconnu, bluffant de par sa simplicité complexe et son éclectisme, constitue une véritable curiosité en soit. Le charme slave opère dès les premières secondes pour ne jamais s’estomper…
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Mikael Tariverdiev – Lost in Music from Earth Recordings on Vimeo.