Révélé par un magnifique album au côté de Jan Jelinek sorti en 2003, Triosk est une de ces formations qui pratique la musique de jazz tout en ayant bien conscience qu’ils ne seront très probablement pas à l’affiche du prochain festival de Marciac. En effet, le parti pris minimaliste de la musique ne laisse que peu de place a l’exploit personnel d’un quelconque instrumentiste. A vouloir mélanger nouvelles technologies et approche jazz, force est de constater que bon nombre s’y sont cassés les dents. Le trio australien, s’efforce quant à lui de privilégier l’aspect mélodique et de restituer une ambiance étrange et pesante qui donne ainsi cette impression de vagabondage et d’exploration. Résolument moderne et finalement assez proche des ambiances si particulières des disques de jazz des années 70 tel ceux de Miles Davis (In a silent way, Bitches brew…), l’amalgame des matières sonores donne naissance à une série de compositions d’une grandes beauté qui ne tombent pas dans le piège de la mélodie facile. Si effectivement l’ensemble est très accessible à un large public, la musique de Triosk n’en reste pas moins le fruit de recherches et d’expérimentations réussies.

Thomas Delafosse, octobre 2006.