Reconnue tardivement comme une musicienne d’exception au même titre qu’Alice Coltrane, Dorothy Ashby retrouve une postérité à titre posthume grâce aux artistes du mouvement hip hop qui puiserons allègrement dans son répertoire. Pianiste, son apport majeur réside dans l’emploi de la harpe dans le jazz et le style be-bop. Une griffe qui découle de son identité d’afro-américaine de Détroit. C’est surtout sur des standards de rythms & blues dans les 60’s puis de funk après 68 qu’elle excelle. Ce qui ne l’empêche pas d’explorer d’autres univers tel que la musique ethnique et le koto. Un instrument japonais, qu’elle intègre avec succès au répertoire jazz. Elle pratique l’art dramatique avec son mari dans le collectif Aid to Creative Arts et leur troupe de théâtre the Ashby Players. Parallèlement, elle joue pour le film Valley of the Dolls en 1967 et soutient le chanteur de soul Bill Withers. Travaille avec Stevie Wonder, Dionne Warwick, Barry Manilow et Earth, Wind & FireAshby décède des suites d’un cancer le 13 avril 1986 à Santa Monica, Californie. L’album expérimental de Stevie Wonder « Songs in the Key of Life » sortie en 1976, lui donne l’occasion de nous léguer une de ses dernière plus belle création contemporaine sur le titre « If It’s Magic ».

Jean-Bernard Bassach, juin 2009.