Jean-Pierre Gaillard l’annonçait il y déjà quelques années : la tendance veut que l’on se mette à son compte. A force de sortir des disques sur les labels des autres, l’ultra prolifique Gilles Peterson a enfin monté Brownswood recordings. Avec le carnet d’adresses qu’il doit posséder, on devine aisément qu’il ne manquera pas de fournisseur. Cette compilation reflète parfaitement de l’orientation artistique actuelle , affiliée nu-soul, que défend Peterson depuis quelques années à travers son programme radio Worldwide. A base de rythmiques hip-hop nonchalantes qui ne sont pas sans rappeler le regretté Jay Dee, de voix sexy et langoureuses mais sans excès de mièvrerie, l’ensemble des titres présentés ici traduit d’une forte influence londonienne. Ce disque, même s’il se range dans les bacs des compilations n’en possède pas les défauts, on apprécie conjointement la diversité et l’unité du projet. Dans cet exercice périlleux qui consiste à sélectionner et présenter des œuvres actuelles à durée de vie limité, Peterson ne s’en sort pas si mal, lui qui s’était jusqu’alors plutôt distingué comme un exhumeur de pépites intemporelles et oubliées. www.gillespetersonworldwide.com

Thomas delafosse, novembre 2006.