Avec Nina, Lise et Simon

Il ne s’agit pas de parler de taxidermie et pourtant peut-être que depuis toujours, tout à voir avec la taxidermie, cet art de conserver la membrane du vivant dans une éternelle jouvence alors qu’à l’intérieur, le système est mort depuis longtemps. Mimêsis de la mort pour la vie ou persévérance de la vie dans la mort. Qu’importe, une main d’homme ne répare rien, mais garde trace, déploie spectaculairement le subterfuge d’un artifice quasi-divin et conserve la mémoire de ce qui n’est plus, mais existe encore. Quel rapport avec notre sujet du jour, me direz-vous ? Tout et rien ! Puisqu’aujourd’hui, on va parler de presse indépendante et notamment de la revue aveyronnaise L’empaillé. Tout puisque l’écriture aussi est geste de mémoire, a pour fonction sociale de réanimer les angles morts des politiques d’Etat. Rien, puisque l’écriture est bien vivante, fourmillante et pour le coup, immortelle. Aussi, j’ai le plaisir d’accueillir dans le studio, Nina, Lise et Simon de la revue l’Empaillé. Parlons révolte, écriture, histoire et joie. Bonjour à vous trois.


Observer, analyser, épingler, disséquer – après tout le journalisme file la métaphore scientifique et on ne sait pas avec cette suite de verbes si l’on parle d’article ou de grenouille ! Alors empaillé, pourquoi pas ! Votre dernier numéro a pour titre “La joie“ – ce temps de peu de choses, cette respiration qui réénergise le corps avant et afin de reprendre la lutte, cette gratuité éphémère qui trémule dans le corps aussi vacillant et vulnérable que la flamme d’une bougie. Un numéro 3 dans sa version régionale disponible dans tous les kiosques d’Occitanie – il ne vous reste plus qu’à le demander à votre libraire indé préféré ! Pour vous suivre et vous lire en ligne, un site internet : lempaille.fr. Merci Nina, Lise et Simon d’être venus dans La Midinale pour parler de ce journal révolté – puisque, comme diront les zapatistes, “Ya, basta !” (Juste, ça suffit !).


– Alice Baylac
dans La Midinale, saison 2021-2022.